Nous y sommes, comme toutes les décisions de la Fifa, aucune contestation possible, aucun contres pouvoirs, aucun débats … On s’oriente doucement et inexorablement vers l’instauration de l’arbitrage vidéo dans le football. Ceux que je qualifie de « footix » se réjouissent en brandissant toujours les mêmes arguments, allant de l’exemple du rugby à l’aide aux arbitres en passant par les pertes financières que les erreurs génèrent.

Premier point : comment réparer une injustice par une autre injustice ?

Ma théorie est simple, le football est un sport de mouvement, c’est-à-dire que chaque mouvement, chaque choix, chaque geste modifie de manière irréversible la partie (on ne remonte pas encore le temps, désolé Marty). Une passe, qu’elle soit faite à gauche, à droite, dans l’axe, peut être interceptée, peut contribuer à construire une action qui débouche sur un but ou que sais-je … Des millions de scénarios sont possibles.

Alors comment juger l’importance d’une faute ? Comment peut-on dire qu’une faute dans la surface de réparation est plus importante qu’une autre faute ?

Une faute non sifflée dans sa propre moitié de terrain modifie considérablement le cours de la partie puisque si cette dernière avait été sifflée, toutes situations litigieuses qui arriveraient par la suite ne serait pas arrivées.

Injustice aussi dans l’installation technique des dispositifs vidéos. Tous les pays et tous les championnats ne pourrons pas en bénéficier, ce qui creusera encore plus le fossé qui sépare le football amateur du professionnel et le football des pays du nord et des pays du sud. Le sport le plus accessible au monde, le plus populaire, le plus rassembleur, deviendrait alors une discipline élitiste.

Deuxième point : la vidéo ne se trompe jamais … FAUX !

Dans la théorie, la vidéo est la réponse à tous les maux. Dans la réalité, lorsqu’un joueur est lancé à pleine vitesse, le moindre contact, aussi infime soit-il, peut le déséquilibré. Bien sûre, au ralentit, devant son poste de télévision, l’interprétation tranche souvent en faveur de la simulation (toujours dans le cliché que le joueur qui chute simule). Des dizaines de situations par match ne génèrent pas de jugements unanimes et tranchés. Dans cette optique, la vidéo divisera toujours les spectateurs et les spécialistes.

Troisième point : la comparaison avec les autres sports.

Je ne parlerai pas des sports US, qui sont pour la plupart des sports fractionnés, où les arrêts de jeu sont fréquents.

L’exemple du rugby est brandit par tous les défenseurs de la vidéo. Je ne pense pas que tous ceux qui brandissent cet argument soient des spectateurs assidus de rugby.

La réalité c’est que dans ce sport, la vidéo divise autant qu’elle ne rassemble. En premier lieu sur son application technique, certaines décisions mettent plusieurs minutes avant de tomber, ce qui fait casse le rythme des matchs et peut détruire une dynamique positive.

Dans un second temps sur sa fiabilité, effectivement, de nombreuses situations ne génèrent pas de décisions unanimes et tranchées. En ce qui concerne le jugement des passes en avant, la situation est encore plus compliquée puisque au ralentit pratiquement toutes les passes semblent être en avant, il s’agit alors de juger l’intention du joueur et la position des bras …

Je rajouterai que le football comporte beaucoup plus de situations litigieuses que le rugby.

Quatrième point : l’aide aux arbitres

L’arbitre garde sa souveraineté et peux décider ou non d’utiliser la vidéo … Poudre aux yeux !

L’arbitre qui est tellement décrié de nos jours, souvent jeté en pâture et parfois pris pour cible, prendrai le risque de ne pas utiliser la vidéo si une situation litigieuse se présente ? Pfffff quelle naïveté ! Il prendrait donc le risque de faire une double erreur (d’abord la mauvaise décision puis celle de ne pas prendre la vidéo) et d’être deux fois plus critiqué que maintenant ? Non ils l’utiliseront le plus possible, ce qui nous amène au point suivant.

Cinquième point : le spectacle 

Le football est avant tout un jeu et un spectacle, et ce, peu importe les enjeux économiques. Le sport en lui-même doit rester une forteresse et doit se dresser face à ces différents enjeux qui dépassent largement les limites et les valeurs du sport.

Comme on a pu le voir lors de ce simulacre de football qu’étais France – Espagne, le spectacle a largement était impacté. On devra désormais contenir sa joie et attendre la validation d’un but. Peut-être attendre plusieurs minutes, un laps de temps criminel pour le rythme du match. Un laps de temps capable d’affecter les esprits et la concentration, un laps de temps qui peut détruire la dynamique d’un stade … Bref, une décision qui affecte grandement le spectacle.

Je terminerai cette démonstration en citant Pascal Garibian : « Imaginons qu’il y ait un doute sur un penalty et un contre rapide juste derrière. L’arbitre doit laisser l’action aller à son terme. Si elle se termine par un but mais qu’il s’avère qu’il y avait penalty au préalable, l’arbitre annulera le but et accordera un penalty… ». Cette analyse me parait forte intéressante puisqu’elle démontre parfaitement que la vidéo ouvrirait de nouveaux débats et que son application serait profondément ingérable et injuste.

Bonus : l’évolution oui, mais pas celle-ci

Pour toutes les raisons énoncées ci-dessus, je suis contre l’arbitrage vidéo. Cependant, je ne suis pas contre l’évolution de ce sport. Pour moi, l’arrivée de la goal line technology est une avancée majeure, qui affecte en rien le spectacle puisque la décision est instantanée … Le ballon a franchi la ligne ou pas.

L’utilité de l’arbitre de surface est discutable, mais c’est un bon test.

Je penserai peut être à un carton vert qui pourrait exclure temporairement un joueur, suite à simulation flagrante par exemple.

Au-delà de cela, je suis pour un alourdissement des sanctions pour les comportements violents, le manque de fair-play ou encore les simulations pour tenter d’endiguer ces phénomènes.

 

Le fait que la société nous mène vers l’aliénation est indiscutable, tout est fait pour diriger nos choix, imposer des modèles, dicter ce qui est bien et ce qui est mal … Bref, faire de nous des machines à consommer dociles et crédules.

Dès le plus jeune âge, l’humain est conditionné pour évoluer dans un système unique et ethnocentriste. La réduction de ses perspectives n’est pas la seule conséquence, cela fait surtout de lui un être fataliste et limité aux frontières en apparence infranchissable de ce monde et de sa condition.

J’ai beaucoup de mal à accepter les choses qui me sont imposés, et à accepter une autorité que je ne considère pas comme légitime et juste. J’ai autant de mal à inhiber mes envies et mes pensées, qu’à renier des valeurs fondamentales comme l’éthique, la justice ou l’honnêteté. Penser au détriment de l’autre (si conséquence directe il y a, je ne parle pas d’effet “boule de neige”) m’est compliqué.
« Ce que tout le monde appelle « éducation », est une machine à fabriquer des soldats de la pseudo-économie, et non des futurs êtres humains accomplis, capable de penser, de critiquer, de créer, de maîtriser et de gérer leurs émotions. » Pierre Rabhi

C’est l’aliénation à force de se renier. “Ignorer ce que je vis (ma colère, par exemple). Agir à l’inverse de ce que je ressens (je suis triste mais je souris). Banaliser ce que je ressent ou perçoit. Renoncer à mon propre jugement, faire davantage confiance au jugement de l’autre, refuser de regarder ma réalité en face…” Extrait de La lettre du psy de Michel Larrivey

En entreprise, je ne compte plus les fois où je me suis retrouvé dans le collimateur de personnes influentes. L’allégeance qui n’était pas total et la remise en question de ce qui me semblait discutable représentaient les principaux motifs de ma disgrâce. Je représentais un danger, puisque des personnes auraient pu suivre mon exemple, il s’agit alors d’asseoir son autorité de manière ferme pour écarter toute forme de rébellion.
Ce qui est archaïque et stupide puisque, au contraire, j’accepte beaucoup plus facilement l’autorité de quelqu’un à l’écoute et tolérant. Même si je comprends bien que la logique de productivité et de rentabilité ne laisse pas une grande place à l’écoute.
Je me suis toujours posé beaucoup de questions sur les conventions tacites (tant en entreprise que dans la vie quotidienne), sans trouver toutes les réponses, je suis donc rentré dans un mode d’imitation et de reproduction de schéma. Au bout d’un moment ce mode de vie m’a amené à me questionner sur qui j’étais réellement.

 

Rôle du voyage

Voyager c’est gagner en tolérance, faire tomber des clichés et des idées reçus et découvrir l’autre autrement qu’à travers un écran de télévision.
C’est donc une expérience humaine qui enrichi à jamais son portefeuille de compétences et ses connaissances théoriques ou pratiques. Voyager c’est sortir de sa zone de confort, du “connu” pour aller vers l’inconnu et donc vers des notions, des modes de vies et des approches différentes.

“Sortir de sa zone de confort”, une expression assez courante, qui ne signifie pas grand-chose pour moi, je préfère dire “élargir sa zone de confort”. On peut difficilement se rendre compte immédiatement du moment où l’élargissement de cette zone se produit, où l’ombre devient lumière. Sur le coup il peut être vécu de milles façons, dans la souffrance, dans la peur, dans le scepticisme, dans la joie, dans la surprise …

Mais la multiplication des situations nouvelles permet de mieux appréhender cette variable versatile qu’est l’inconnue. Par la suite il s’agit de puiser dans son expérience pour avoir la majeure partie des réponses à nos questions et limité un stress ou une anxiété qui était, jadis, paralysante.
Ce que l’on appelle l’expérience c’est avant tout aller toujours plus loin dans la connaissance de soi, mieux maîtriser ses émotions et gagner en adaptabilité. “Connais-toi toi-même” afin d’être dans les meilleurs conditions pour comprendre et aimer le monde qui t’entoure. Je dirai que ça aide à “apprendre à apprendre”, se mettre dans la posture la plus bénéfique pour recevoir l’information, la traiter et la stocker, dans le but de pouvoir l’adapter et la réutiliser au moment opportun.

 

Bien sûre tout n’est pas rose et ce type d’approche est loin d’être une sinécure. Mais je recherche ces moments de doutes, de peurs et de questionnements, puisque c’est eux qui permettent d’opérer une métamorphose en moi et d’avancer avec plus de confiance.

 

C’est très important pour moi puisqu’ils me permettent de relativiser et de mieux me connaître.
Il y a toujours une période d’adaptation, comme une période de rodage pour une voiture neuve, la mise en marche est progressive. Cette période d’adaptation est de quelques jours, mais ces quelques jours sont assez compliqués à gérer pour moi et mon anxiété.

 

Désormais, je sais que cette période m’est nécessaire pour appréhender mon environnement et commencer à me créer ma routine du voyageur, donc je la gère au mieux en me disant que ça ira mieux dans un futur proche, comme ça a été le cas par le passé.

Cette routine peut prendre différente forme. Ces petites choses m’aident à me situer, à m’ancrer là où je suis.
Sur la route et surtout en utilisant les voies alternatives, on rencontre beaucoup de personnes en dehors du monde que l’on connaît et, plus ou moins, en dehors de la société de consommation. Ces personnes partagent souvent volontiers leur mode de pensée et leur mode de vie, qui est souvent basé sur des valeurs comme la non-violence, la spiritualité et l’échange.

 

Des valeurs qui tendent à se perdre au profit de l’individualisme, l’indifférence et du carriérisme. Je pense que c’est toujours bénéfique de faire ces rencontres. J’ai eu l’opportunité à plusieurs reprises de rencontrer des personnes que la majorité qualifie de “marginales” simplement parce qu’elles ne souhaitent pas rentrer dans la société dite “normale”.

 

Tout cela permet d’acquérir plus de confiance en soi, c’est le point majeur car la confiance va permettre d’engendrer un cercle vertueux qui va enclencher un mécanisme de réduction des risques.

 

 

 

 

 

 

Ecrit après une nuit passé à Flores, dans l’auberge « Los Amigos ».

Je compte plus tous ces hostels, auberges, hôtels (appelez ça comme vous voulez) à « l’européenne » ou « à l’américaine », que j’ai pu voir pendant mes voyages. Toutes ces structures pour « backpackers », qui sous des airs accueillants (déco sympa, souvent « récup » et artisanat local, avec des pièces communes et de nombreux canapés, une musique électro à la mode en fond sonore type la belle musique ou the sound you need), en profitent tout le temps pour gonfler les prix.

Ici c’est génial … « Happy hour all day », c’est magnifique ! Mais qu’est-ce que ça veut dire ? Je vais prendre la définition la plus commune de ce terme anglais … «C’est une période d’une ou de plusieurs heures au cours de laquelle un débit de boisson propose des boissons, en particulier alcoolisées, à des tarifs plus avantageux que d’ordinaire. » d’accord, mais du coup si c’est tout le temps les mêmes prix ? Quels sont les prix de bases ? C’est juste une énorme enculade.

Bref, ces structures n’ont de « backpackers » que le nom ou l’ambiance aseptisée qu’elles tentent d’instaurer. Au final, après avoir travaillé au sein d’un village club Pierre & Vacances (ahhhh va de retro satana), qui est en soi, l’opposé total du «backpackers », je me rends compte que les techniques de ventes et les couleuvres qu’on fait avaler sont les mêmes ! Exactement les mêmes ! Staff amical genre « on est tous pote », catalogue de prestations additionnelles énormes (excursions, transports, pub crawl, laverie, taxis …), bar et restaurant (avec des prix 25 à 50% plus élevés que la normale) …

Pour avoir travaillé (en l’échange du gîte et parfois du couvert, et oui comme ces endroits sont des machines à cash, les volontaires sont les bienvenus) dans plusieurs structures de ce type (en Thailande à Koh Phangan, aux Etats-Unis à Seattle et Seward et au Mexique à Guadalajara), l’exploitation des clients assez scandaleuse … A chaque fois (et de par mes expériences personnelles), les commissions touchées sur les prestations additionnelles, type excursions et transports, sont folles, les doses servies au bar sont souvent ridicules et les employés, toujours des locaux, sont payés au salaire minimum … Mais c’est sans doute le prix du « chill » !

« Chill » ce mot récemment entré dans le vocabulaire hype des jeunes du monde entier … Une nouveauté qui évite de dire qu’on a rien fait de spécial … Ou qu’on a glander comme une m***e. Toujours dans cette optique d’amélioration du réel, comme sur snapchat on met des filtres dans le vocabulaire pour gommer les imperfections et embellir un peu sa réalité. Dans ces lieux, c’est pareil. Tout est embellie, une fine couche de verni sur un ongle incarné …

L’ambiance y est cliché, il faut que ça ressemble à l’idée qu’on se fait du backpackers, celui qui est jeune, qui aime faire la fête et rencontrer d’autres voyageurs !

Je suis encore une fois médisant, alors que moi aussi, dans ce type d’atmosphère je dégaine volontiers ma CB et participe aux parties de bières pong, jeux de cartes … Bref à l’enjaillement général. Ce qui me dérange c’est surtout le positionnement « backpackers friendly » avec souvent un produit d’appel peu cher (le lit en dortoir) pour mieux te la mettre à l’envers derrière.

Bref, comme les grandes attractions touristiques, j’essaye de les éviter au maximum.