Pérou : L‘illusion souverainiste de Castillo face à l’hubris néocoloniale globaliste
Article écrit en octobre 2023, que je décide finalement de publier, suite notamment à l’énième scandale politique touchant le pays des Incas, dans lequel Dina Boluarte est embourbée dans le « rolexgate ».
La France se positionne en tant que deuxième pays européen pourvoyeur de touristes au Pérou, juste derrière l’Espagne. À l’échelle mondiale, elle occupe la septième place. C’est donc un pays fortement plébiscité par les voyageurs hexagonaux, ce qui représente une bonne raison pour s’y intéresser de plus près.
Quand la mosaïque ethnique se heurte aux défis du vivre-ensemble
Le pays traverse une crise politique majeure, mais il semble que cette situation ne suscite qu’un intérêt relativement limité, relégué au second plan des actualités internationales. Il est vrai que l’image d’Épinal symbolisée par la traditionnelle photographie du Machu Picchu ou de celle d’un lama portant des lunettes de soleil est plus flatteuse, mais il est essentiel de plonger plus profondément dans la réalité de cette nation.
Si le “multiethnisme” Péruvien peut être source de diversité culturelle et de richesse, il peut également présenter des défis en matière de gestion des relations interethniques et de coexistence pacifique. Ces derniers ne peuvent pas être occultés et représentent un point clef dans la compréhension des problématiques Péruviennes. C’est l’épineuse et sempiternelle question de l’identité au prisme de l’indianité.
Le Pérou est un pays incroyablement diversifié sur le plan ethnique, avec une multitude de groupes et de populations autochtones (environ 51 en Amazonie et 4 dans les Andes). Il est difficile de donner un chiffre précis car la classification des groupes ethniques peut varier en fonction des critères utilisés. Cependant, certains s’accordent sur le chiffre de 72 ethnies, 14 familles linguistiques et une centaine de langues indigènes.
Parmi les groupes ethniques et les populations autochtones les plus connus, on trouve les Quechuas, les Aymaras, les Asháninkas, les Shipibos, les Matsiguengas, les Awajún, les Wampis, les Uros ou encore les Huancas. Chacun de ces groupes possédant sa propre langue, sa culture, ses traditions et son histoire.
Cette diversité est tellement vaste qu’une plateforme interactive a été mise en place par le gouvernement Péruvien ((« BDPI », Base de Datos de Pueblos Indigenas u Originarios | BDPI (cultura.gob.pe)) afin de la mettre en lumière.
Quand la fragmentation territoriale nourrit le chaos politique
Comme ça l’est partout, la quête d’un vivre ensemble harmonieux et pacifique est un défi majeur … Mais il l’est encore plus dans cette configuration si pluripolaire ! Chaque groupe se battant pour sa survie et sa reconnaissance. Si il n’y a pas (officiellement) de territoires autonomes ou autogérés, certaine région ont un pouvoir décisionnel sur les affaires locales … Ce qui restreint de fait, l’intérêt pour la politique au niveau national.
Au vu de la situation, il n’est donc pas surprenant de constater que l’unité du pays est assez vague et illusoire. Ce qui a donné lieu à de nombreux conflits internes, en plus de ceux avec ses voisins (notamment le Chili). L’instabilité politique est donc une constante, presque autant que les scandales de corruption impliquant ses dirigeants (affaire Garcia, Fujimori, BCCI, Odebrecht ou Lava Jato … Et bien d’autres).
Des scandales facilités par cette parcellisation du territoire, qui aboutit à un attrait populaire très faible pour la politique (ainsi qu’à une défiance totale vis-à-vis de ceux qui la représente). Ce qui facilite la manipulation du peuple par des médias au nombre restreint, souvent partisans et acteurs majeurs d’une propagande pro gouvernementale. Le tout dans une évolution culturelle très tournée vers les Etats-Unis.
La politique Péruvienne est une vraie telenovelas ! Romance, mélodrame, durée relativement courte (comme la durée des mandats avant éviction), intrigues, rebondissements … Tout y est !
Comme à leur habitude, c’est donc dans un contexte très tendu qu’avaient lieu les élections présidentielles de 2021, après avoir notamment connu 3 présidents en 10 jours (une succession d’échecs, de scandales et d’intérims assez improbables).
Après une campagne très théâtrale, le second tour a vu s’affronter, à la surprise générale, Pedro Castillo à Keiko Fujimori (troisième fois qu’elle est présente à ce stade de la « compétition »). Il est important de préciser qu’elle est la fille d’Alberto Fujimori, ancien président de 1990 à 2000, toujours incarcéré pour crime contre l’humanité, violation des droits de l’homme, corruption et détournement de fonds publics. Il garde cependant une bonne cote de popularité, notamment pour avoir mis un terme aux agissements du célèbre groupe terroriste « le sentier lumineux » et pour avoir stabilisé l’économie et drastiquement réduit l’inflation. Il était également perçu comme un homme du peuple et un souverainiste.
S’il est indéniable que Keiko Fujimori ait surfée sur la vague de popularité de son père, le lien entre les deux est complexe, et l’opinion sur la descendante varie considérablement à travers le pays. Certains voient en elle une continuité de l’héritage de son père, tandis que d’autres la considèrent comme une figure distincte avec ses propres idées et ambitions.
Elle reste cependant une figure politique sulfureuse, notamment à cause de son implication dans le retentissant scandale Odebrecht (aussi connu sous le nom d’opération « Lavo Jato »), impliquant notamment l’entreprise Brésilienne de BTP du même nom et de nombreux acteurs politiques sud-américains, la société ayant avoué avoir versé d’énormes pot-de-vin en l’échange de marchés publics. Affaire pour laquelle elle aura tout de même effectué 16 mois de détention préventive (quand elle risquait 20 ans de prison), avant d’être acquittée pour faute de preuves …
Quand le rêve marxiste-léniniste défie l’héritage fujimoriste
Le second tour a donc vu un professeur des écoles empreint de Lenino-Marxisme apparu ex-nihilo, affronter une personnalité politique bien connue (pas en bien) et bien identifiée par tous les Péruviens. C’est une situation qui peut laisser perplexe. C’est aussi le symbole que tout est possible en politique … Nous avons bien, en Europe, un président issu d’un feuilleton télé populaire et populiste, marionnette assumée des Etats-Unis.
Dans un simulacre démocratique empreint de populisme et de démagogie, c’est donc ce qu’on a caractérisé comme l’extrême gauche qui a affronté l’extrême droite (alors que les deux avaient des positionnements assez proches sur de nombreuses questions, notamment la critiques des élites ou le souverainisme par exemple, mais il est toujours important est nécessaire de pouvoir permettre à l’observateur d’identifier les forces en présence avec des schémas qu’il connait et qui fonctionnent dans le cadre d’une lutte du bien contre le mal).
C’est assez symptomatique d’un pays extrêmement divisé, notamment entre les citadins (situé sur le littoral et la région de Lima) et les ruraux (régions andines et amazoniennes). Les uns étant respectivement plutôt Fujimoriste et les autres Castillistes.
Le Paradoxe de l’extrême gauche originelle : Alignement avec des idées traditionnellement associées à “l’ultra mega giga extreme droite” ?
Avant d’aller plus loin, il est intéressant (même si assez anecdotique au regard de ce qu’est la politique au Pérou et de la suite des évènements) de se pencher sur le programme de « Peru Libre », parti de Mr Castillo, qui se caractérisait lui-même et de manière clair, comme étant d’influence Lénino-Marxiste (donc d’extrême gauche qu’on peut qualifier d’originelle).
C’est écrit en toute lettre dans son programme, au chapitre 1, « sur la nature du partie », je cite, « Peru Libre est une organisation de gauche socialiste qui réaffirme son orientation idéologique, politique et programmatique. Pour être de gauche, il est nécessaire d’embrasser la théorie marxiste » pour continuer sur « se dire de gauche sans se reconnaître comme marxiste, léniniste ou mariatégien, c’est simplement agir en faveur de la droite avec l’apparence de la plus grande hypocrisie ». Donc aucune interprétation n’est possible.
En ce qui concerne les enjeux sociaux et sociétaux, le candidat de Peru Libre, s’est positionné contre la théorie du genre et l’égalitarisme aveugle. De plus, il a exprimé son désaccord envers l’avortement, le mariage homosexuel, l’euthanasie et l’immigration clandestine. Il a également plaidé en faveur du rétablissement de la peine de mort (qui a été abolie en 1979) et s’était prononcé pour le fait de militariser la jeunesse. Tout cela en gardant bien sûr les principes fondateurs de toute gauche respectable, à savoir l’anti-américanisme, l’anti-mondialisme, le souverainisme …
Le programme du parti (que vous pouvez retrouver ici) est très clair. Je vous conseille de lire le chapitre 1 et le chapitre 2 (si vous n’êtes pas hispanophone, les options de traduction sont aujourd’hui très accessibles sur internet). Vous constaterez à quel point ce programme, pourtant estampillé d’extrême gauche, se rapproche avec un programme souverainiste et identitaire qu’on pourrait attribuer à un parti de droite dans notre pays. Une preuve supplémentaire que la gauche française s’est complétement métamorphosée au travers le prisme des luttes actuelles (wokisme), alors même que ces dernières sont en opposition totales avec sa matrice originelle.
En occident, cette tendance politique s’est perdue dans le tourbillon d’un progressisme exacerbé qui n’a plus aucun sens (bien aidée par la perte de sacré et la laïcité), comme engagée dans une fuite en avant ou dans une chute inexorable, l’obligeant à soutenir n’importe quelle thèse pour peu qu’elle soit nouvelles et qu’elles portent le sceau du wokisme, qui représente l’obscurantisme actuel et qui vise à tout détruire, pour reconstruire un monde profondément mondialisé, aseptisé et dépouillé de toutes particularités culturelles, qui représentent des obstacles au globalisme, à l’uniformisation et à la domination d’une oligarchie toujours plus avide de pouvoir et de contrôle (tous lié par la consommation et une pseudo culture commune basée sur la bienveillance, l’inclusion et la diversité, des notions très morales et donc très volatiles, changeantes et facilement manipulables, comme l’a notamment démontré Nietzsche dans sa « généalogie de la morale »).
Certains acteurs de la gauche française iront même jusqu’à saluer l’élection de Pedro Castillo comme une victoire pour les forces progressistes en Amérique latine. Voyant en lui un leader qui se battait pour les droits des travailleurs, l’éducation gratuite et d’autres réformes sociales. Il semblerait qu’ils aient fait l’impasse sur une grande partie de son programme …
Destitution de Pedro Castillo : Les accusations et les répercussions
A l’annonce des résultats en faveur du parti mené par Pedro Castillo, son opposante a immédiatement déclarée qu’elle ne reconnaissait pas sa défaite et qu’elle ferait tous les recours possibles. S’en est suivi plusieurs semaines de manifestations des partisans des deux camps. Et ce n’est qu’un mois plus tard que le leader de Peru Libre sera intronisé à la présidence du pays.
Il est cependant important de noter que Keiko Fujimori n’était pas la seule à demander l’annulation du scrutin, effectivement, plusieurs figures politiques de droite ont exprimés leur préoccupation concernant le décompte des votes et ont mis en doute la validité des élections, demandant alors une annulation de ces dernières afin qu’elles soient réorganisées, sous la surveillance d’observateurs neutres, estimant que le système politique Péruvien n’était plus digne de confiance. Des situations que l’on peut retrouver dans d’autres pays (où les élections ont aussi été remportées par des candidats placés à gauche de l’échiquier politique).
Comme l’a souligné la majeure partie des articles à ce sujet, l’Office National des Processus Electoraux (ONPE) à chapeauté ces élections. Ce qui a moins été relevé, c’est qu’elles se sont déroulées sous la supervision et le contrôle des observateurs de l’Organisation des Etats Américains (OEA), une organisation internationale regroupant 35 pays des continents Américains et basée à Washington.
Comme l’atteste ce communiqué de presse de l’OEA, je cite, « La Mission d’Observation Électorale de l’Organisation des États Américains (OEA) au Pérou, dirigée par l’ancien ministre des Affaires étrangères du Paraguay, Rubén Ramírez Lezcano, est restée sur place après le second tour qui s’est tenu le dimanche 6 juin. Son objectif est de suivre de près la période post-électorale et de tenir diverses réunions avec les autorités électorales et gouvernementales, ainsi qu’avec les acteurs politiques pertinents ».
Une organisation qui distribue aussi des bons points, en soulignant le bon déroulé des élections. Il apparait que la décision de valider et d’entériner la victoire de Pedro Castillo ait été prise en étroite collaboration entre ces deux organes.
Volonté populaire réelle et non instrumentalisée ou candidat poussé et soutenu par la caste mondialiste ? Chacun se fera son idée.
Avant l’intronisation de Pedro Castillo à la présidence (et en pleine période de tensions sociales entre les partisans des deux camps), de nombreux acteurs politiques ont tentés de faire pression sur le président intérimaire Francisco Sagasti, afin qu’il accepte une modification express (et sans débat) de la constitution.
Cette modification avait pour but de limiter et de restreindre les pouvoirs du président, en créant notamment ce qu’on pourrait appeler un sénat. Certains députés allant même jusqu’à brandir la menace de la destitution (donc quelques semaines avant l’intronisation d’un nouveau président … la telenovelas …). Une manœuvre qui a échouée. Il prend officiellement ses fonctions le 28 juillet 2021.
Nous allons désormais faire une ellipse et nous rendre au 7 décembre 2022, date à laquelle il a été officiellement destitué et placé en détention provisoire.
Qu’est ce qui lui est concrètement reproché ?
Les accusations s’articulent autour de 2 périodes, l’une avant son élection et l’autre pendant l’exercice du pouvoir. Les accusations concernant la première sont trafic d’influence, implication dans le crime organisé et corruption. Nous découvrons donc un maître d’école rurale aux multiples casquettes ! L’homme simple et vertueux promu pendant la campagne se serait mué en un mafieux influent. Des allégations qui semblent apparaître un peu tard pour un président élu 1 an et demi auparavant.
L’autre partie des accusations est beaucoup plus populaire et s’articule autour du fait que, sentant le pouvoir lui échapper, il aurait tenté de dissoudre le parlement et ainsi opérer une sorte de coup d’état pour sauver sa place (juste avant que ce dernier ne prenne la décision de le destituer, précipitant alors sa chute). C’est Dina Boluarte, sa vice-présidente et colistière qui lui succédera.
Mais comment en est-on arrivé là en un an et demi ?
Il est très important de rappeler et de souligner que Pedro Castillo était un candidat absolument novice en politique, issu de la province et arrivé ex-nihilo. Selon une grande partie de la population, ses origines rurales et sa personnalité détonante dans le milieu, n’auraient jamais été acceptées à Lima et dans les hautes sphères Péruviennes.
Il aura été, contesté, persécuté et déstabilisé avant même sa prise de fonction. La volonté populaire du vote n’aura donc jamais été pleinement acceptée. On retrouve dans cette situation, le reflet très clair de ce que j’ai énoncé au début de cet article, à savoir un multiculturalisme et un multiethnisme très difficile à gérer et qui engendre un racisme systémique très ancré dans l’exercice de la politique. La volonté des peuples andins ou amazoniens étant souvent bafouée et reléguée au second plan.
Le président Castillo avait déjà dû faire face à deux motions de destitution (la troisième aura été la bonne), pour « incapacité morale ».
Premièrement, que signifie cette accusation au Pérou et comment se met elle en place ? L’expression “incapacité morale” a été introduite lors de la promulgation de la Constitution péruvienne en 1823. C’est une condition qui permet la destitution d’un président élu, avec la simple majorité de 86 votes. Il n’est pas nécessaire de fournir des preuves ou des témoignages, et l’interprétation de cette incapacité est laissée à l’appréciation des députés. Avant lui, Pedro Pablo Kuczynski et Martin Vizcarra avaient subis le même sort. On remarque donc que beaucoup « d’incapables moraux » ont été élus dernièrement …
Cette incapacité apparemment unanime et les autres accusations auront eu raison de lui. Mais cette décision génèrera une immense vague de contestation populaire et des scènes de guerres civiles éclateront à travers le pays.
C’est dans ce marasme que Dina Boluarte prendra sa succession. Mais qui est-elle ? Si elle est aussi issue de la ruralité (elle est originaire de Chalhuanca, dans le département d’Apurimac), elle rejoint assez rapidement la ville et Cuzco pour y débuter des études d’infirmière. Elle se réoriente rapidement vers le droit et rejoint la capitale et l’université San Martin de Porres. Cette dernière est un établissement privé et catholique, avec pour objectif d’éduquer la jeunesse dans la doctrine sociale chrétienne, afin de freiner l’avancée du marxisme dans le panorama universitaire péruvien (elle finira donc vice-présidente de Peru Libre, parti d’extrême gauche qui se revendique Lénino-Marxiste).
Par la suite elle travaillera pendant 15 ans au registre national d’identification et de l’état civil, qui est considéré comme une institution très technocratique. Elle finira par diriger un de ces bureaux régionaux. Elle se tournera tardivement vers la politique.
N’ayant pas réussi à rassembler suffisamment de soutien pour son propre mouvement politique, baptisé “Wake Up Surquillo” (Despierta Surquillo), elle a rejoint le parti de gauche Pérou Libre. En 2018, elle a tenté sans succès de se faire élire maire de Surquillo, une ville de la banlieue de Lima qui s’étend sur 4,49km et qui compte un peu plus de 89 000 habitants.
Bien qu’elle ait terminé neuvième lors de cette élection, obtenant moins de 4 % des voix, Boluarte s’est représentée en janvier 2020 en tant que candidate sur la liste de Pérou Libre, pour un siège au Congrès lors des élections législatives extraordinaires qui ont eu lieu après la destitution du président Martín Vizcarra. Une fois de plus, elle n’a pas réussi à être élue, car Pérou Libre n’a pas atteint le seuil de 5 % nécessaire pour obtenir des sièges pour ses candidats.
Lorsque Vladimir Cerrón, le candidat le plus probable de Pérou Libre pour l’élection présidentielle de 2021, a été empêché de se présenter en raison de sa condamnation pour corruption, le parti a porté son choix sur Pedro Castillo. Boluarte a été choisie comme colistière à la vice-présidence.
Un itinéraire pour le moins étonnant. La presse mondiale saluera la première femme présidente de la république du Pérou (une avancée en soit donc, peu importe qui est cette femme). Lors de son intronisation, elle tirera à boulets rouges sur Pedro Castillo, déclarant notamment qu’il y avait « eu une tentative de coup d’État promue par Pedro Castillo qui n’a trouvé aucun écho dans les institutions de la démocratie ni dans la rue ». « J’assume (le pouvoir) conformément à la Constitution du Pérou, à partir de ce moment ». Pourtant l’écho populaire s’est bien fait entendre !
Dans ces premiers jours d’exercices, elle a dû faire face à des révoltes populaires extrêmement violentes, auxquels elle a répondu par la violence, dans une répression sanglante qui feront des centaines de morts parmi les manifestants (oui, ça tire à balles réelles).
Pire, elle en appellera aux Etats-Unis (étant issu d’un parti profondément anti américain …). Effectivement, le 18 mai 2022, lors d’une séance plénière, le Congrès péruvien a donné son aval à la présence de forces militaires américaines sur le territoire péruvien, dans le but déclaré de participer à des “opérations de coopération” avec les forces armées et la police nationale du Pérou.
Dans cet article du journal Péruvien « La republica », on apprend que selon une enquête menée par l’institut national d’études Péruviennes, 78% des Péruviens désapprouvent Dina Boluarte et 91% ne font pas confiance au congrès. Des taux incroyablement élevés, qui posent question au regard du traitement subit par Mr Castillo !
Il me semble important de souligner l’intérêt croissant des Etats-Unis et des etats européens pour l’Amérique latine et ses ressources naturelles (notamment lithium, cuivre, cobalt et d’autres ressources très utilisées dans le cadre d’une transition énergétique et d’une politique dite « verte »).
De là à penser que Pedro Castillo ait été instrumentalisé puis évincé, il n’y a qu’un pas, que je vous laisse libre de franchir … Ou pas. Nous nous pencherons prochainement sur la suite du mandat de Mme Boluarte à la tête du pays.